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Tipu Ake ki te Ora |
Growing the future - An organic |
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Tipu Ake ki te Ora:
L’école primaire de Te Whaiti est perhée sur la colline Poukuru, un site inspirant que les Ngatiwhare ont jugé digne d’accueillir une maison d’éducation. Pourtant, en 1996, son existence a été remise en question quand les inspecteurs du ministère néo-zélandais de l’Éducation (Education Review Office ou ERO) ont relevé de multiples manquements à leurs critères: le programme n’était pas couvert, il n’y avait pas de procédures d’évaluation, la gestion était dans une mauvaise passe, etc. La communauté de Te Whaiti, d’abord privée de son gagne-pain, est maintenant menacée de perdre son école: l’avenir s’annonce très sombre. Laissée à elle-même, la petite société doit se mobiliser toute entière pour se sortir du pétrin. Comme Genevieve Doherty, la directrice de l’école, en témoigne: «Nous avons réalisé qu’avant de pouvoir changer quoi que ce soit, nous devions nous changer nous-mêmes». Plutôt que d’engager à grands frais des spécialistes de l’extérieur et de gaspiller ses précieuses ressources financières, la communauté de Te Whaiti a donc choisi de retrouver ses connaissances ancestrales, d’explorer ses propres talents, de les mettre à profit et d’aller chercher les compétences qui lui manquaient. Les résultats de cette introspection et de la participation de toutes les générations sont révolutionnaires.
Une brève incursion dans l’histoire et les légendes des Ngatiwhare nous aidera à comprendre leur wairua (esprit): «C’est par sa sagesse collective qu’une société atteint le bien-être collectif». En redécouvrant ses racines, la communauté de Te Whaiti a recommencé à vivre. (voir encadré) Plusieurs générations avant l’importante migration des Maoris vers Aotearoa (la «Terre du long nuage blanc»), ce pays qu’on appelle aujourd’hui Nouvelle-Zélande fut visité par Toi, un explorateur pacifique et courageux, qui y trouva les «descendants du doux peuple» ou Te Heke a Maruiwi, plus tard nommés Te Tini o Toi (la multitude de Toi) ou Marangaranga. Ils formaient une société intelligente, ingénieuse, travaillante et pacifique. Leur ordre social était très raffiné et ils possédaient une connaissance profonde de leurs interrelations avec la nature. Toi était un puissant leader en temps de paix. Il savait que la vraie force réside dans l’esprit. Par le partage des connaissances, il permit aux communautés de se développer dans un environnement difficile. Partout où il passait, il laissait des sociétés fortes qui échangeaient leurs arts, leurs technologies, leur sagesse collective et leurs ressources les unes avec les autres. Malheureusement, la logique de guerre leur était étrangère et elles furent facilement défaites et assimilées par les Maoris. Cependant, selon la légende, la fille de Toi, Hineruarangi, fut envoyée sous la forme d’un oiseau aquatique vivre dans le canyon de Te Whaiti Nui-a-Toi, pour être la kaitiaki (gardienne) de la forêt Whirinaki, de la nature, ainsi que de la sagesse et des valeurs de son peuple. Malgré de nombreuses guerres de clans, ses descendants, les Ngatiwhare, sont toujours revenus comme tangata whenua (humains appartenant à cet endroit) pour garder la semence de Toi bien vivante en ces lieux. «Voilà les valeurs que nous voulons que l’école transmette à nos enfants. Ces mêmes valeurs qui doivent inspirer notre façon d’exercer le leadership.» C’est ce retour à l’esprit de Toi, son ancêtre, qui est à l’origine de la métamorphose de la communauté de Te Whaiti .
Cette rencontre a servi de catalyseur à tout le processus. «Nous avons d’abord formé un cercle très serré où chacun a eu son mot à dire. Puis nous avons amené nos conjoints et nos enfants et nous nous sommes mis au travail. Comme nous nous amusions, nous avons créé un mouvement qui a attiré l’attention dans la communauté et a donné à plusieurs l’envie de s’y joindre. C’est ainsi que le ballon s’est mis à tourner», raconte Earl Rewi, alors président du conseil. Pendant les cinq années qui ont suivi le rapport dévastateur du ERO, les décisions concernant les enfants ont été prises de façon communautaire, en partageant le leadership. Les hui (rencontres) avaient lieu dans des salles de club plutôt qu’à l’école ou dans les marae (lieux de culture traditionnelle) afin que personne parmi les Kaumatua (aînés), les professeurs et les membres du conseil, ne se sente obligé de diriger la réunion. Plutôt que d’invoquer ses piètres conditions de vie, (isolement, chômage, etc.) pour justifier ses maigres performances, la communauté s’est engagée collectivement dans la création du changement. Son objectif était clair: «Offrir à nos enfants les choix dont la majorité d’entre nous avions été privés». Quand le gouvernement a décidé d’allouer un budget spécial pour «éliminer les barrières à l’apprentissage des enfants», la communauté en a identifié plusieurs, incluant l’isolement de l’école et les problèmes de transport. La communauté a donc fait une demande de fonds pour acquérir son propre autobus scolaire, évitant ainsi le transport des 56 écoliers du niveau primaire par l’autobus de l’école secondaire régionale, ce qui les obligeait à quitter à 7heures pour ne revenir qu’à 18 heures. Comme il n’y a ni magasins, ni transports en commun à Te Whaiti, l’acquisition de cet autobus scolaire a permis à la communauté de conduire le samedi les équipes sportives et leurs supporteurs à Rotorua pour participer à des compétitions et de ramener du supermarché ses provisions hebdomadaires. L’adoption des technologies de l’information a été un autre moyen de contrer l’isolement de la communauté et de préparer l’avenir des enfants. Pour minimiser le financement, on a choisi de louer des ordinateurs portables. L’achat d’ordinateurs de bureau et la construction d’une nouvelle salle de classe auraient forcé l’école à débourser $200 000. Aujourd’hui, il y a un portable pour deux étudiants parmi les plus âgés, et les professeurs s’occupent de les mettre à jour. Ils ont récemment construit leur propre serveur pour mettre tous les ordinateurs de l’école en réseau, et ils ont adopté un fournisseur de service Internet par satellite pour s’assurer des communications plus rapides et plus fiables. Internet a donné aux élèves l’accès au monde extérieur. Les membres du conseil scolaire étaient conscients qu’ils seraient l’objet d’une étroite surveillance en ce qui concerne la gestion financière des différents projets. Le président, Earl Rewi, leur a dit qu’il appuierait toute initiative visant la collecte ou l’utilisation des fonds, tant qu’elle serait motivée par le bien-être des enfants. Ainsi, le système d’approvisionnement en eau posait des problèmes à la communauté. «Des experts sont venus de l’extérieur et ont dépensé des dizaines de milliers de dollars, forant des trous de sonde de plus en plus creux pour ne trouver finalement que de l’eau rouillée. Nous avons ensuite importé de l’eau à l’aide de camions-citernes destinés au transport du lait. Puis nous avons résolu de trouver nous-mêmes une solution. Grâce aux connaissances d’Earl qui est fermier, et avec le soutien de la communauté, nous avons installé un nouveau barrage et un système de canalisation qui ont réglé les problèmes de tout le monde. » Nous aurions pu faire tellement de choses pour nos enfants avec tout cet argent qu’on a jeté dans un trou d’eau !» C’est ainsi qu’on voit les choses maintenant à Te Whaiti… Dans le même esprit, les parents ont converti le vieux hangar de l’autobus scolaire en une nouvelle salle de classe, permettant d’économiser au moins $10 000. Et ils ont dû fournir tout le matériel, y compris les pelles. Les membres du conseil disent que le succès de l’école est directement proportionnel au niveau d’engagement des parents et du reste de la société. Or, historiquement, les membres de la communauté n’accédaient pas au niveau secondaire. Partant du principe que le succès bâtit la confiance, on a d’abord trouvé une épreuve que les élèves pourraient réussir dès leur plus jeune âge, mais qui leur paraissait d’abord impossible à surmonter. Ravis de constater que les élèves de leur école primaire réussissaient à passer leur certificat, les parents se sont mis à encourager leurs enfants dans leurs travaux scolaires et à se rendre eux-mêmes à l’école. Aujourd’hui, la salle des professeurs ferme rarement avant 18h00 et les parents s’y arrêtent pour bavarder, car ils ont l’impression d’y avoir leur place. Certains ont même recommencé à étudier! Mais pour préparer un avenir prometteur, la technologie ne suffit pas. Il est également important d’asseoir son identité sur des bases solides. Les parents ont donc insisté pour que leurs enfants retrouvent la vigueur de leur riche héritage maori et parlent le langage Te Reo couramment. Les plus jeunes commencent leurs études en immersion totale et les plus vieux reçoivent un enseignement bilingue: en maori et en anglais. Il n’y a pas si longtemps, pour de nombreux parents, le seul fait de parler maori à l’école leur méritait un châtiment corporel! Quand le ministère de l’Éducation a présenté sa vision des «écoles de demain» (Tomorrow’s Schools), il a conseillé à ceux qui ne savaient pas comment s’y prendre de choisir comme modèle une école qui avait «réussi» et de l’appliquer quelque soit le contexte. «Ce modèle ne convenait pas à ce que nous voulions faire ici ; nous devions inventer notre propre système. Notre petite communauté d’anciens travailleurs forestiers ne comptait pas d’avocats, de comptables, d’hommes d’affaires, ni même de commerçants. Nous étions mystifiés par les procédures complexes et le langage hermétique des fonctionnaires du ministère de l’Éducation. Nous leur avons demandé de nous expliquer ce qu’ils voulaient en termes simples. Puis, nous avons développé notre propre matériel pédagogique et nous avons écrit nos propres règlements internes et nos procédures dans cinq cahiers de couleurs différentes. Aujourd’hui, plusieurs écoles veulent mettre la main dessus!» Grâce à cette réussite, le complexe d’infériorité de la communauté à l’égard des experts a fait place à une solide confiance en soi qui favorise la collaboration avec le Ministère. Le plus cher souhait de Earl Rewi, ancien président du conseil scolaire, est de voir Te Whaiti continuer de se développer. En 2001, les parents ont décidé qu’il valait mieux fusionner les deux écoles de la vallée pour le bénéfice de leurs enfants. Ils ont organisé un nouveau live-in pour identifier les meilleurs actifs, pratiques, règlements et procédures des deux écoles et créer en les combinant une administration unique plus performante. En un temps record, ils ont soumis un plan stratégique en ce sens au ministère de l’Éducation. À ceux qui doutaient de l’efficacité d’une telle intégration, un membre du Conseil a exprimé ainsi sa vision des choses : «Notre nouvelle école possède cinq salles de classe reliées par un corridor de neuf kilomètres»... L’école de Te Whaiti ne semble pas connaître la courbe de Gauss, comme en témoignent ses brillants résultats : chaque année, tous les élèves de la classe terminale obtiennent leur certificat d’études primaires avec des notes supérieures à la moyenne. En l’an 2000, les 17 élèves de cette classe ont reçu un prix d’excellence à l’examen national de mathématiques, en se classant tous dans le premier décile. Un élève de Te Whaiti a même remporté le premier prix en technologie de l’information dans un concours australien. Le ministère de l’Éducation a octroyé des contrats à l’école de Te Whaiti pour développer des contenus éducatifs et donner une formation en technologies de l’information dans les autres écoles de la région. Les enfants explorent le monde via Internet. Ils sont maintenant pleins d’assurance et ont retrouvé confiance en l’avenir. Et, fait remarquable, ils se sentent tous responsables de leur propre apprentissage. Ce type de «pensée latérale» et d’approche communautaire a attiré l’attention sur l’école de Te Whaiti, qui reçoit fréquemment des visiteurs. Ce que cette équipe a réussi par ses efforts et son esprit innovateur suscite l’admiration et sert d’inspiration à de nombreux éducateurs et gestionnaires partout à travers le monde.
En fidèles conservateurs de la tradition de Toi, les membres de la communauté de Te Whaiti n’hésitent pas à partager leurs nouvelles connaissances avec d’autres organisations désireuses de se tailler une place dans l’économie du savoir. Les circonstances qui ont permis à la communauté de tirer les leçons de leur expérience, de les conceptualiser et de les intégrer dans un modèle de gestion pour les organisations innovatrices, constituent une autre belle illustration de la philia. Peter Goldsbury a fréquenté l’école primaire de Te Whaiti. Ses parents y étaient responsables d’un pensionnat qui dispensait un enseignement secondaire, axé sur l’agriculture et la menuiserie, aux jeunes garçons maoris de la Nouvelle-Zélande. Il a quitté Te Whaiti pour poursuivre sa carrière en génie, gestion de projets, administration des affaires, conseil technique et enseignement. En 1999, dans le cadre d’un atelier de gestion de projets qu’il animait à l’Université de technologie de Auckland (AUT), il a accompagné un groupe d’éducateurs indonésiens dans son village natal, où il a renoué avec d’anciens amis. Seule une grande ouverture d’esprit et de cœur pouvait lui permettre de remarquer que le processus de transformation de son école dépassait les limites des sciences conventionnelles de l’organisation, dont l’approche est terriblement linéaire. Quand je l’ai rencontré le printemps dernier, Peter débordait d’enthousiasme à ce sujet : «En un an ma vieille école primaire et la communauté de Te Whaiti Nui-a-Toi m’ont appris plus de choses sur le fonctionnement, la transformation des organisations et la mise en pratique des projets que tout ce que j’ai appris en plus de trente ans de carrière! Pendant toutes ces années, j’ai exploré les pratiques des entreprises occidentales et plusieurs modèles comme ceux de Maslow, Gantt, Juran, Demming, The Project Management Institute, Drucker, Covey, la théorie du chaos et de la complexité et combien d’autres... Mais ce que j’ai trouvé à Te Whaiti dépasse largement tout ce que j’avais pu observer jusque-là! Je me suis rebranché sur la sagesse autochtone et j’ai compris qu’elle me donnait un nouveau cadre de compréhension de mes trente années d’expérience comme ingénieur et gestionnaire». Le processus de transformation de Te Whaiti a fasciné
Peter Goldsbury à tel point qu’il y est
retourné diriger une recherche pour aider la
communauté à «extraire la magie
du kiwi», pour reprendre son image si vivante,
c’est-à-dire à conceptualiser
sa méthode naturelle unique et à la
diffuser comme nouveau modèle de leadership.
Peter, le conseil scolaire, les aînés
de la communauté, les professeurs de l’AUT
et quelques participants de son atelier de gestion
de projets ont travaillé bénévolement
pendant des mois à la conception de ce modèle
auquel ils ont donné le nom de Cycle de vie
- Tipu Ake ki te Ora (Tipu: croître de l’intérieur,
Ake: toujours plus haut, ki te Ora: vers le bien-être). Le premier niveau du Cycle de vie de Tipu Ake est le chaos, le lieu de la dégradation naturelle, là où commence toute nouvelle vie. Les idées prennent naissance dans cet humus (kore), mais il faut du courage, du leadership et de la vision pour faire germer les graines (kakano), les idées. En générant un sentiment d’engagement collectif autour de ces idées, nous leur procurons les racines (putake) dont elles ont besoin pour grandir. Le tronc (tinana) représente les processus organisationnels qui fournissent la structure de croissance. Il comprend la pensée conventionnelle relative aux projets et à la gestion, incluant les structures, les procédés, les politiques, le financement et les mesures de rendement. C’est là que la plupart des organisations concentrent leurs efforts. Par comparaison, les trois niveaux supplémentaires que Tipu Ake ajoute de part et d’autre de ce niveau reposent sur la force du leadership. Les équipes d’un projet innovateur sont comme les jeunes pousses, elles doivent souvent construire leurs propres mécanismes pour atteindre rapidement les niveaux plus élevés et rassembler les connaissances dont elles ont besoin pour mériter soutien et reconnaissance officielle. Au-dessus du tronc, les branches (pua) se déploient pour sentir collectivement ce qui se passe: utilisation du sens commun pour évaluer les processus organisationnels et les mesures analytiques, compréhension des désirs de la clientèle, recherche de nouvelles occasions d’innover et endiguement des risques afin de garder l’organisation sur la bonne voie. Les fleurs (puawaitana) se rapportent à la sagesse collective, ces connaissances partagées qui aideront à polliniser de nouvelles idées et à faire face aux changements rapides dans l’environnement de l’organisation. Les fruits (ngahua) représentent le niveau de bien-être collectif qui inclut les résultats espérés par l’organisation et ses principaux interlocuteurs. C’est «la raison d’être» de l’organisation, et des projets qui lui permettent de s’épanouir. Tipu Ake ki te Ora est un cycle de vie; il comporte des boucles réactives et proactives. Les gestionnaires de projets peuvent reconnaître facilement les parasites (ngarara): ce sont les échecs et les attitudes qui, presque quotidiennement, détruisent les projets pour les «recycler» dans les couches souterraines (ex: l’individu au moi envahissant qui veut s’approprier tout le crédit, les jeux de pouvoir ou les politiques qui détruisent les équipes, les procédés inflexibles, le choix peu judicieux des paramètres à mesurer, le choc des valeurs ou l’abandon des défenses personnelles). Les gestionnaires tentent instinctivement de contrôler ces animaux nuisibles (alias gestion du risque) pour prévenir la mort d’un projet, et cela même quand un projet agonise et qu’il devient inutile de faire durer le supplice. Mais un échec (parasite) à n’importe quel niveau du développement nous ramène à l’humus. Tipu Ake rappelle que c’est dans les courants souterrains, la tourmente et le chaos que nous (oiseaux) trouverons les graines de l’innovation. C’est en y retournant régulièrement qu’on peut canaliser l’énergie négative qui nous remet en question, dans un processus de re-germination qui à la fin renforcera l’organisation. Loin d’être seulement un lieu négatif de destruction, l’humus est le recycleur, le lieu de réflexion, l’incubateur d’idées. Par contre, le chancre (whiro), est une «négativité sournoise» qui détruit le cycle de vie. Cette pollution s’insinue dans l’organisation ou dans la communauté sous forme de colonisation, de dépendance, de stigmatisation ou de pauvre estime de soi. Ces poisons agissent lentement et tuent l’âme. Une fois qu’on a reconnu et vaincu ce cancer, les parasites deviennent faciles à contrôler.n contrepartie, du côté proactif, nous avons les oiseaux (manu), ces entrepreneurs qui saisissent ce qui se passe autour d’eux, s’abreuvent à la sagesse collective et à la diversité, piquent vers le sol pour y semer de nouvelles graines (innovations, nouvelles occasions favorables) avant de s’élever à nouveau pour encourager la croissance à tous les niveaux et atteindre de nouveaux sommets.
Une grande organisation (ou une société) est comme une forêt. Elle ne peut pas décider de façon unilatérale de devenir la plus vaste et la plus haute forêt du monde. Elle dépend totalement de tous les arbres individuels qui la composent et qui se partagent ses ressources. L’organisation, elle, dépend des différents projets qui l’animent. Par contre, une graine de kahikatea peut décider de devenir l’arbre le plus haut de la forêt, d’élever ses enfants autour de lui, de nourrir et d’être nourri par les autres arbres de la forêt. Comme généralement les grandes organisations ne bougent que très lentement, chaque projet a le loisir de développer le leadership, le travail d’équipe, les processus et les comportements nécessaires pour lui permettre d’atteindre les plus hauts niveaux. Comme dit Peter Goldsbury, «Dans la communauté de Te Whaiti Nui-a-Toi, cette vision organique est si naturelle, chez les plus jeunes comme les plus vieux, qu’on dirait qu’elle se trouve dans l’eau qu’ils boivent! C’est cette façon de penser qui les aide à demeurer proactifs au cœur d’un monde difficile, complexe et en perpétuel changement». Les gens de Te Whaiti demeurent impassibles devant toute l’attention qu’on leur porte. «Pourquoi les gens font-ils tant d’histoires? Nous ne comprenons pas! Nous avons simplement fait de notre mieux! » Ils décrivent les sept niveaux du modèle Tipu Ake ki te Ora dans leurs propres memes, les dictons de leur tradition orale:
Tipu Ake ki te Ora a commencé à circuler dans le monde entier. Sa force lui vient de l’esprit de Toi (le partage des connaissances) et de la vision limpide qu’ont les gens de Te Whaiti Nui-a-Toi du bien-être collectif, Ora, où les ngahua (fruits) sont abondants.
Un jour, Tanemahuta (père des arbres)
marchait à travers la forêt. Il leva
les yeux sur ses enfants qui s’élançaient
vers le ciel, et remarqua qu’ils commençaient
à dépérir car ils étaient
dévorés par les insectes. Il parla à
son frère Tanehokahoka (père
des oiseaux) qui appela tous ses enfants à
la rescousse. Tanemahuta leur dit: «Quelque
chose est en train de dévorer mes enfants les
arbres. J’ai besoin que l’un de vous descende
de la canopée et vienne vivre sur le sol, pour
que mes enfants soient sauvés et que votre
maison aussi soit sauvée. Qui va venir?»
Le calme se fit, on n’entendit pas un oiseau
parler. Tanehokahoka se tourna vers Tui :
(Le kiwi est l’oiseau national de la Nouvelle-Zélande).
Pour plus d’information concernant le Cycle de vie Tipu Ake ki te Ora, les séminaires qui sont offerts, ou une comparaison avec d’autres modèles de leadership, visitez le site www.tipuake.org.nz
Our thanks to Andree Mathieu who spents many hours listening, researching and interpreting Tipu Ake to publish it on the L’Agora website http://agora.qc.ca/mot.nsf All stories and intellectual property associated with Tipu Ake will remain for all time at Te Whaiti Nui-a-Toi. The people there are its guardians and gift it to the world for the well-being of all its future childrens. The Tipu Ake Lifecycle – A Leadership Model
for Innovative Organisations Click here to download the French version Powerpoint show and natural (organic) growth view
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(Adopted by General Assembly 13 Sept 2007) - details www.tewhaiti-nui-a-toi.maori.nz |
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